
Un projet de règlement européen fixant les limites de contamination applicables aux aliments en cas d'accident nucléaire en Europe suscite une polémique au Parlement européen et parmi les associations d'expertise indépendante de la radioactivité.
C'est dans la plus grande discrétion que le Parlement européen a adopté une résolution législative sur les niveaux maximaux admissibles de contamination radioactive des denrées alimentaires et des aliments pour le bétail après un accident nucléaire, le 9 juillet dernier.
Il se prononçait sur une proposition de règlement présenté par la Commission européenne, qui s'imposera à tous les pays de l'Union une fois adoptée par le Conseil européen.
Ce texte porte sur quatre principaux groupes de radionucléides : plutonium, strontium, iode et césium, et cinq catégories de denrées alimentaires : aliments pour nourrissons, lait, boissons dont eau potable, aliments de base (viande, poissons, légumes, fruits, céréales) et aliments dits mineurs.
L'enjeu est important pour les agriculteurs européens et l'industrie agro-alimentaire puisque les aliments ne pourront plus être commercialisés ni exportés selon leur niveau de contamination radioactive.
Les experts sans visage du Traité Euratom

En matière de radioprotection, l'Union européenne se réfère aux niveaux maximaux admissibles établis par le groupe d'experts associés au Traité Euratom, qui, depuis les débuts de l'Europe, régit le développement de l'industrie nucléaire européenne.
Dans son avis du 21 novembre 2012, ce groupe d'experts confirme ses conclusions de 1998, par lesquelles il fixe les niveaux maximaux admissibles de contamination radioactive dans les aliments en cas d'accident nucléaire.
Ces seuils ont été établis à la suite de l'accident de Tchernobyl, en 1986. "Ces niveaux maximaux admissibles sont toujours en accord avec les avis scientifiques les plus récents actuellement disponibles à l'échelle internationale", estime la Commission européenne.
Une position loin d'être partagée par la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD) : "Il est d'autant plus nécessaire de porter un regard critique sur le travail d'expertise que les spécialistes qui interviennent le font dans le cadre du Traité Euratom,
un traité qui a pour mission statutaire le développement rapide des industries nucléaires", alerte la CRIIRAD dans un courrier adressé à la Commission européenne, dans lequel elle demande les noms et références professionnelles des auteurs du rapport de 1998, et de l'avis de 2012 qui en reprend le contenu.
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http://fr.sott.net/article/26109-Accide ... des-seuils
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http://www.actu-environnement.com/ae/ne ... 25049.php4
texte :
http://eur-lex.europa.eu/resource.html? ... format=PDF